Vous êtes-vous déjà jetée sur un paquet de gâteaux, une tablette de chocolat ou des chips pour les dévorer sans aucune retenue ? Avez-vous attendu d’être seule dans la cuisine pour grignoter en cachette ? Vivre avec une compulsion alimentaire est très compliqué et douloureux. L’invitée de ce nouvel épisode du podcast « Le bonheur me va si bien » est Amel Qouba. Cette thérapeute accompagne des femmes qui mangent leurs émotions. Elle les aide à faire la paix avec leur alimentation, leur souffrance, et leur corps. Coach en nutrition émotionnelle, Amel va vous donner les clés pour ralentir, voire stopper ce cercle vicieux qui gangrène votre vie. Cet échange est très dense, car c’est un sujet sensible avec lequel beaucoup de personnes vivent.
1 — Accueillir ses émotions
Les raisons de la compulsion alimentaire
Le côté émotionnel joue un rôle important dans la compulsion alimentaire. Il existe d’autres origines à ce trouble, qu’il faut identifier au cas par cas, comme :
- des émotions refoulées : ce sont généralement des personnes qui mangent leurs ressentis. Du coup, elles comblent ce vide intérieur grâce à la nourriture. Leurs traumatismes, peu importe leur taille, sont des blessures émotionnelles qui découlent du passé.
- un mal-être physique : ces femmes se sentent mal dans leur corps. Elles ont suivi de multiples régimes. Au départ, elles ne voulaient peut-être perdre qu’un ou deux kilos, mais le problème s’est amplifié. Elles sont tombées dans le cercle infernal des restrictions. C’est devenu obsessionnel.
- des besoins physiologiques non satisfaits : ces femmes se limitent et ne se nourrissent pas comme elles le devraient. Cela laisse de la place aux pulsions, aussi bien dans l’excès que dans la privation. Alors qu’elles pensent manger équilibré, elles sont complètement déréglées.
Prendre soin de soi
Occupez-vous de vos émotions et du message qu’elles vous envoient. Tentez de comprendre votre jardin intime en vous posant des questions :
- Qu’est-ce qui se passe quand j’ai envie de manger ?
- Quand j’éprouve une impression de vide intérieur, qu’est-ce qui se joue en moi ?
- Qu’est-ce que j’essaye de combler ?
Ce vide que vous endurez est le résultat d’un manque profond : une privation d’amour, de reconnaissance, un rejet, un abandon, etc. Pour l’accepter, vous devez exprimer votre ressenti, en mettant des mots sur vos désirs. Astuce : apprenez à dire non, cela vous fera le plus grand bien.
Manger vous apporte un apaisement et de la satisfaction. Souvent, les victimes de compulsion alimentaire racontent qu’après une journée de travail, elles sont fatiguées. En rentrant à la maison, elles aspirent à être rassurées et à se faire plaisir. La nourriture répond à ce besoin irrépressible. Astuce : Au lieu de fondre sur une boîte de chocolats, faites un câlin à un doudou ou à votre chat pour vous réconforter.
2 — Se reconnecter à son corps
Les répercussions de la compulsion alimentaire
Généralement, ces femmes ont déjà essayé de nombreuses méthodes et autres régimes, tous restés inefficaces. Toutes ces restrictions, que leur corps et leur esprit ont subies, ont mené à cette situation intenable.
Aujourd’hui, ces personnes ont :
- des problèmes de poids ;
- des addictions — notamment au sucre — dont elles ne réussissent pas à sortir ;
- des ennuis de santé ;
- une certaine fragilité psychologique ;
- une charge mentale énorme ;
- un manque de contrôle face à leur obsession ;
- une perte de confiance et d’estime de soi ;
- des rapports compliqués avec la nourriture ;
- etc.
Méfiez-vous du dogme du healthy. Au restaurant, vous êtes tentée par un bon burger. Oui, mais une salade verte serait plus raisonnable. Votre désir va se mettre à tourner en boucle dans votre tête. Votre cerveau a parfaitement enregistré votre souhait insatisfait qui va se reporter sur les jours suivants. Cela va provoquer une crise encore plus importante que si vous aviez mangé ce sandwich. Vous n’allez pas comprendre votre fringale. Elle est la conséquence de l’un de vos besoins inassouvis. L’engrenage de la compulsion (alimentaire, d’achat, etc.) fonctionne sur ce principe : vous avez envie de quelque chose, mais vous n’en avez pas tenu compte.
S’écouter plus attentivement
Votre corps sait ce qu’il vous faut. Quand vous vous retrouvez devant votre frigo, demandez-vous de quoi il a envie. C’est vrai, c’est facile à dire, mais imaginez une lampe. Elle ne peut pas s’allumer sans être branchée. Si vous désirez de la lumière, vous devez raccorder la prise au mur. Pour votre bien-être, c’est pareil. Très souvent, la connexion entre votre tête et votre corps n’est pas synchrone. Vous devez rétablir cette communication afin d’être plus à l’écoute de votre intuition corporelle, et notamment de vos besoins nutritifs.
Astuce : Soyez attentive à votre cycle, durant lequel vos envies et vos besoins varient. Pendant la période de SPM — Syndrome PréMenstruel —, vous aurez plus faim que d’habitude. Et c’est tout à fait normal, car pendant cette période, vous dépensez plus d’énergie. Par moments, vous vous sentez plus fatiguée, plus irritable. Notez ces observations dans un coin de votre tête. Au fil du temps, connectez-vous davantage à votre corps. Pratiquez une activité qui vous fait du bien, comme le yoga, la méditation ou toute autre chose. Rien que d’être allongée sur votre lit, en écoutant votre respiration est un bon début. Vous devez être attentive à vos besoins pour progresser.
Pour aller plus loin, voici une idée de lecture intéressante : « Se réconcilier avec son corps »
3 — Être à l’écoute de son intuition alimentaire
Les besoins physiologiques
Souvent, les femmes victimes de compulsion alimentaire ont suivi plusieurs années de thérapie. Elles connaissent l’origine de leurs troubles, leurs blessures, leurs freins, etc. Malgré tout, elles ressassent leur problème en boucle, sans arriver à en sortir. Quand elles rentrent chez elles, elles ne parviennent pas à se contenir face à la nourriture, et craquent.
Vous avez travaillé sur vos émotions et votre état d’esprit pendant des années. Mais, si vous ne prenez pas véritablement conscience de ce qu’il se passe dans votre assiette, vous ne résoudrez rien.
Dans ses salles de pause, l’équipe de Google a mené une expérience. Des cookies étaient mis à disposition des employés dans des bocaux en verre. C’était très tentant, mais mauvais pour la santé et la prise de poids. Les gâteaux ont alors été rangés dans des récipients opaques. À la place, des fruits secs et des oléagineux étaient accessibles dans des pots transparents. L’effet a été très positif. Cela a aidé les salariés à mieux se nourrir et à garder un poids plus stable. Astuce : Vous pouvez éliminer de votre placard tout ce qui est source de compulsion pour vous. Ne mettez plus dans votre panier de courses les produits trop tentants. Ainsi, vous ne les aurez plus sous les yeux en cas de crise.
Respecter son intuition corporelle
Si Amel sait comment vous aider, c’est parce qu’elle a également vécu des troubles alimentaires pendant 20 années de sa vie. C’est vraiment un sujet qui lui tient à cœur. Quand elle en parle, ce n’est pas juste de la théorie, c’est aussi par expérience. Ainsi, elle a longtemps été persuadée qu’elle ne devait pas manger le matin. Elle a eu de nombreuses croyances, qui l’empêchaient de combler ses besoins physiologiques personnels.
C’est mathématique, si vous ne donnez pas suffisamment de carburant à votre corps, il ne va pas résister. C’est ce qui provoque une compulsion alimentaire. Un soir, en rentrant, vous aurez un gros craquage. Ainsi, pour faire un Paris-Marseille, vous ne faites pas le plein de votre voiture à moitié si vous voulez arriver à destination. C’est la même chose pour votre corps. Vous devez connaître vos besoins pour pouvoir les combler. Si vous avalez assez de calories, de nutriments, etc., vous éviterez les pics de fatigue durant lesquels vous engloutissez tout ce qui vous tombe sous la main.
Vous ne devez pas avoir une assiette parfaite et healthy, mais plutôt ce qui vous correspond spécifiquement sur le plan physiologique. Par exemple, « Mangez 5 fruits et légumes par jour. », tout le monde n’a pas la capacité digestive d’en croquer autant. Astuce : nourrissez-vous quotidiennement de fruits et de légumes, mais respectez vos besoins personnels. Écoutez-vous. Les recommandations de santé, les programmes nutritifs, etc. ne sont pas forcément adaptés à vous.
4 — Accepter la culpabilité et la honte
Le réconfort de l’introspection
Dites-vous qu’il est tout à fait légitime de culpabiliser et d’avoir honte. Vous n’êtes pas anormale. Ces émotions font partie de vous, mais en même temps cela signifie que vous n’êtes pas alignée avec ce comportement compulsif. Regardez le problème en face grâce à un travail introspectif, afin de vous extraire de ce cercle vicieux. Posez-vous des questions comme :
- Qu’est-ce que cette honte et cette culpabilité me renvoient ?
- Quel message veulent-elles me transmettre ?
- Que puis-je faire pour atténuer ces ressentis ?
La technique du Poke émotionnel
Votre culpabilité et votre honte sont à vos côtés. Munissez-vous d’un carnet et d’un crayon, puis suivez le processus :
- fermez les yeux ;
- gribouillez quelque chose sur la feuille ;
- donnez-lui forme en ajoutant un visage, un sourire, etc. ;
- trouvez-lui un petit nom comme Scrogneugneu, Sac-à-larmes, etc. ;
- une fois votre émotion personnalisée, écrivez-lui une lettre tout à fait respectueuse pour accueillir et comprendre ce que vous éprouvez : « Bonjour Sac-à-larmes… ».
Votre courrier est là pour ouvrir la discussion avec Sac-à-larmes. Cet exercice est intéressant, car il rend votre ressenti tangible. Du coup, vous pouvez plus facilement lui parler. Comme Pascale, la créatrice de la technique du Poke émotionnnel, vous devez trouver votre façon personnelle de communiquer. Cela peut passer par la personnalisation de votre émotion à travers un dessin, un écrit, un objet, etc. Le but consiste à vous permettre de verbaliser votre mal-être.
Pour aller plus loin, voici un article à découvrir : « Question d’introspection : les clés pour mieux se connaître »
5 — Se faire accompagner face à la compulsion alimentaire
Avoir une vision globale
Arrêtez de vous disperser en essayant plein de méthodes et en étant accompagnée par plusieurs spécialistes. Ne vous éparpillez pas. Votre temps, votre énergie et votre argent sont précieux. C’est une vraie charge mentale de devoir expliquer vos problèmes à chaque nouveau rendez-vous. Ce n’est pas facile de trouver la bonne personne, c’est une question de feeling. Faites-vous confiance, n’allez pas vers un professionnel qui ne vous inspire pas.
Vous devez essayer d’avoir une vision globale de la situation, afin de pratiquer, en même temps, les 5 clés proposées par Amel. Grâce à elles, vous sortirez de votre compulsion. Mettre en place un conseil après l’autre (la gestion de vos émotions, de votre assiette, de votre corps, etc.) n’a pas un effet assez impactant, parce que tout est relié.
La complémentarité
Un être humain n’est pas juste un ventre ou une tête. L’idée, sur le moyen long terme, consiste à essayer de trouver un ou deux praticiens qui peuvent vous guider dans votre cheminement.
Amel est spécialisée en diététique, en macro et micronutrition, ainsi qu’en nutri-émotions. Elle a une vision holistique sur la compulsion alimentaire. Un coach va travailler sur votre présent pour vous aider à aller vers l’avenir. Les traumatismes relèvent du passé. Vous devez vous tourner vers un psychologue ou un psychiatre. C’est tout à fait complémentaire pour avancer. Concernant la gestion de votre nutrition, vous avez besoin de conseils concrets et personnalisés. En lui-même, un régime ne suffit pas. Votre rééquilibrage doit être global.
L’importance de l’accompagnement
Vous n’avez pas forcément envie de vous faire accompagner. Cela prend du temps, de l’argent, etc. De plus, la peur du regard des autres, d’être jugée par votre entourage, ou même par le praticien représente un énorme frein. Vous pensez pouvoir vous en sortir seule à l’aide de livres, de podcasts, de vidéos, d’informations récoltées sur Internet. Mais en réalité, vous n’avancez pas en essayant de trouver des solutions par vous-même. Un professionnel, lui, aura une approche ciblée et personnalisée.
En comparaison, par exemple, vous avez envie de passer votre permis de conduire. Vous n’allez pas monter dans votre voiture après avoir glané quelques conseils sur YouTube, et rouler sur l’autoroute. Non. Vous allez prendre des heures de conduite pour apprendre à manœuvrer votre véhicule. Pour l’accompagnement, c’est pareil.
Ne restez pas seule face à votre compulsion alimentaire. Vous maltraitez votre corps, et tôt ou tard, il vous le fera payer. Plus vous mettez de temps à résoudre ce problème, plus vous augmentez votre stress et votre charge mentale. Les excès et les carences représentent un réel danger physique et mental.
Un nouveau petit pas
Pour résumer cet échange, très riche, sur la compulsion alimentaire, voici les 5 clés proposées par Amel :
- Accueillir ses émotions : que racontent-elles ? Comment travailler dessus ? ;
- Se reconnecter à son corps et échapper au dogme du healthy : comprendre de quoi il a besoin ;
- Être à l’écoute de son intuition alimentaire ;
- Accepter la culpabilité et la honte ;
- Se faire accompagner.
Amel vous offre d’ailleurs une formation pour dépasser la compulsion alimentaire et manger normalement. À travers cet épisode très dense, vous devez avoir saisi que vous n’êtes pas un cas unique. Nombreuses sont les femmes à avoir vécu et à vivre encore avec cette culpabilité, cette honte que vous renvoie votre miroir, vos placards, etc. C’est une véritable charge mentale.
Le coaching est une solution à ce problème dont il est très difficile de se sortir seule. Il va vous aider à vous reconnecter à votre corps et à mieux vous comprendre. Vous pouvez faire de l’autocoaching, mais ce n’est pas une approche personnalisée.
Suivre un accompagnement comme Créactrice, c’est avoir accès à un contenu, une plate-forme et des outils. Deux coachs sont aussi à votre écoute pour vous conseiller, de même qu’un groupe de soutien pour discuter avec des femmes qui partagent les mêmes problématiques que vous. Travailler avec des professionnels permet de mieux combattre votre trouble. Choisissez aujourd’hui la solution qui vous paraît la plus simple, mais ne fermez pas la porte aux autres possibilités.
Prenez ce temps pour vous, c’est essentiel. Et commencez par essayer de mettre en place l’une des clés proposées par Amel pour vous reconnecter à vous-même. Vous savez où me trouver, je vous attends pour répondre à vos questions, discuter ou vous accompagner. Vous aider à vous en sortir, c’est ma passion.
Prenez soin de vous. Écoutez-vous. Et détachez-vous du regard des autres, car vous êtes la personne la plus importante de votre vie.
Article très intéressant ! J’ai beaucoup appris! Merci pour le partage 🙂
Avec plaisir Katia. Quelle clé te semble à aujourd’hui la plus simple à travailler pour toi ?