Vous connaissez peut-être cette impression de n’avoir le temps de rien et que vos journées sont beaucoup trop courtes pour réaliser tout ce que vous avez à faire. Le surmenage vous guette. Votre boulot déborde jusque dans votre sphère privée. Vous pensez travail, vous respirez travail, vous dormez travail et vous n’avez plus de place pour votre vie personnelle, votre famille ou même vous.
L’épuisement professionnel touche de plus en plus de monde avec ce culte de la performance et du « toujours plus ». La surconnexion et les réseaux sociaux n’arrangent d’ailleurs pas le phénomène. Vous vous sentez obligée d’être disponible tout le temps et tout de suite. Vous commencez à vous poser des questions sur ce trouble sociétal. Durant votre lecture, vous allez vraiment comprendre la signification du burn-out professionnel, les signaux à surveiller, d’où vient ce mal. Vous allez également découvrir comment l’identifier et quel est le premier pas à réaliser pour reprendre le contrôle sur votre vie.
Qu’est-ce que le burn-out professionnel au juste ?
Vous avez sûrement déjà entendu parler de l’épuisement professionnel, mais vous pensez que cela ne vous concerne pas.
L’état d’épuisement professionnel
Au fil des jours, votre charge mentale augmente, alors que votre journée reste composée de 24 heures seulement. Plus ça va et plus vous vous sentez dépassée. Entre les réunions, les projets à gérer, le temps de transport, les sollicitations diverses et variées, vous n’avez pas une seconde pour respirer. Ce n’est pas que vous n’aimez pas votre boulot, ou que vous n’appréciez pas de rendre service, au contraire ! Le burn-out affecte souvent des personnes très investies dans leur travail. Lentement, vous commencez à vous sentir submergée par toutes ces tâches à accomplir. Même en arrivant un peu plus tôt le matin, vous finissez toujours plus tard le soir en ayant l’impression que votre to-do list n’a pas diminué pour autant.
Prenez un instant et imaginez que vous êtes équipée d’une jauge indiquant l’état de votre énergie interne. Au début, tout va bien. Vous êtes en forme et votre batterie brille d’un beau vert, elle est à 100 %. Puis, face à la pression de toutes ces tâches à réaliser, le stress au travail commence à s’installer. Jour après jour, vous vous épuisez lentement, mais sûrement. Votre vitalité diminue sans y paraître et un matin : plus rien. Le voyant de votre jauge est rouge sombre et votre pourcentage d’énergie bien bas. Votre esprit et votre corps crient stop. Vous êtes en burn-out professionnel.
Et ne dites pas : « Ce n’est rien, juste un peu de fatigue. » ou encore « J’ai passé une très mauvaise journée, demain ça ira mieux. » Non ! C’est beaucoup plus profond que ça. Vous êtes vidée, épuisée physiquement, émotionnellement et mentalement. Vous vous trouvez dans l’incapacité de faire aboutir vos projets, vos missions.
Les autres types d’épuisement professionnel
L’épuisement professionnel peut prendre différentes formes. Ces états peuvent se chevaucher, jusqu’à l’effondrement final si vous ne faites rien pour y remédier. Il y a :
- le brown-out qui se caractérise par une perte de sens et de motivation en rapport avec le poste que vous occupez. Vous éprouvez un ennui profond pour les tâches que vous devez effectuer à cause du décalage entre vos valeurs personnelles et ce que vous devez faire. Vous les exécutez donc mécaniquement et sans aucun engagement.
- le bore-out qui est provoqué par l’ennui extrême que vous ressentez pour votre travail. Vous manquez d’occupation et d’actions stimulantes à réaliser. Vous vous sentez dévalorisée. Cet état, à long terme, peut mener à une baisse de votre estime personnelle.
Pour aller plus loin, lisez l’article pour savoir « Surmenage : 5 secrets pour enfin retrouver la sérénité ».
Comment survient l’épuisement professionnel ?
Avec le temps, le burn-out s’installe sans y paraître. Comme vous avez été élevée dans une optique de ne pas montrer votre faiblesse, vous laissez passer les premiers signes de cet épuisement professionnel. Alors, ce trouble se développe progressivement et vous mettez innocemment ça sur le compte de la fatigue, de la pression du quotidien, etc.
Un processus insidieux
L’installation de l’épuisement nerveux pourrait être « découpé » en 4 phases plus ou moins longues selon chaque personne. Voici l’exemple de Marie.
- La phase d’alerte : Marie bosse dans une grande entreprise où elle commence à assumer des responsabilités. Elle gère en autonomie ses projets, mais les délais de réalisation sont courts et les problèmes administratifs fréquents. La mauvaise coordination entre les services commence à l’impacter. Elle développe un stress chronique qui entraîne des troubles du sommeil et même certaines douleurs physiques. À ce stade, Marie éprouve une pression accrue au travail, mais elle n’en est pas franchement consciente. Prise par le quotidien, elle continue à avancer malgré le surmenage latent.
- La phase de résistance ou de déni : le corps de Marie s’accommode progressivement à cette tension professionnelle qu’elle ressent. Elle se sent fière de surmonter ces obstacles, malgré le mal-être éprouvé. Elle minimise ou plutôt elle nie ses besoins et se dit que c’est « normal ». Les symptômes physiques deviennent une habitude et elle n’en a pas plus franchement conscience. Marie continue à repousser ses limites, même si le déséquilibre commence à s’installer.
- La phase d’épuisement : c’est l’ultime moment pour réagir avant de plonger irrémédiablement dans le burn-out professionnel. La santé mentale et physique de Marie se détériore de nouveau. Une fatigue intense s’est développée, mais elle ne récupère pas, même en se reposant le week-end. Le stress qu’elle ressentait dans la phase d’alerte revient, mais de façon plus marquée. Il devient une nouvelle norme. Marie éprouve parfois des maux de tête, des problèmes digestifs, des douleurs musculaires, etc. Son angoisse la rend plus irritable. La lassitude fait son apparition et son quotidien devient plus lourd à gérer.
- La phase de rupture : Marie a atteint le point de non-retour. Elle a épuisé toutes ses ressources, aussi bien physiques que mentales et l’anxiété a transformé ses journées. Elle tombe progressivement dans la dépression et perd confiance en elle. Elle se détache lentement d’elle-même et ne porte plus d’intérêt à grand-chose.
L’impact du burn-out sur la vie
Un état d’épuisement professionnel intense vous empêche de progresser dans votre vie, aussi bien personnelle que professionnelle. Il va produire des effets importants et durables sur votre existence :
- professionnelle : vous allez avoir du mal à conserver votre rythme et votre qualité de travail. C’est dû à la perte de motivation que vous éprouvez. Vous vous désinvestissez des tâches que vous devriez réaliser. Les relations avec vos collègues deviennent tendues et contraignantes. Face à cette ambiance, vous remettez en question votre carrière et vos choix, alors qu’avant, vous aimiez votre boulot.
- personnelle et sociale : les relations deviennent pénibles et vous vous embrouillez de plus en plus souvent avec les gens que vous traitez de façon impersonnelle. Progressivement, vous créez un vide relationnel autour de vous. Seules les personnes les plus attachées à vous résistent par amour, même si c’est compliqué. La tension est palpable au sein de votre famille et vos relations conjugales deviennent éprouvantes. Vos enfants vous insupportent et vous avez de moins en moins de patience vis-à-vis d’eux. Vous perdez votre motivation et votre intérêt pour les activités que vous pratiquiez habituellement avec bonne humeur. Votre quotidien devient de plus en plus difficile à gérer.
Le burn-out a donc des conséquences profondes sur toutes les sphères de votre existence et laissera des séquelles à long terme sur votre santé, votre carrière et votre vie personnelle. Plus ce trouble est détecté tard, plus vous mettrez de temps à retrouver une vie à peu près sereine.
Quels sont les signes à surveiller ?
Vous vous souvenez de Marie ? Elle était toujours la première arrivée et la dernière partie. Un jour, elle n’est plus venue travailler. L’épuisement professionnel l’avait rattrapée.
Les symptômes
Voici les signaux physiques et psychiques à observer :
- fatigue intense et persistante ;
- troubles du sommeil (insomnie, réveil nocturne) ;
- problèmes digestifs ;
- douleurs musculaires comme des maux de dos, des céphalées, etc. ;
- affaiblissement du système immunitaire ;
- anxiété permanente ;
- dépression ;
- irritabilité et sautes d’humeur fréquentes ;
- sentiment d’incompétence et de dévalorisation ;
- dépersonnalisation ;
- perte de sens et de motivation ;
- soucis de concentration et de mémorisation ;
- etc.
Le burn-out se distingue d’autres formes de stress ou de fatigue par son lien direct avec le monde du travail qui lui donne ce caractère chronique. Ne croyez pas que cela soit juste une période pénible ou une simple défaillance, c’est beaucoup plus sournois que ça, car cette pathologie va affecter tous les pans de votre vie, les uns après les autres. L’épuisement professionnel représente un véritable cercle vicieux où tout est interconnecté. Il reste difficile à briser sans une aide extérieure pour le prévenir et faciliter le rétablissement.
Le quiz : Êtes-vous en train de vous épuiser ?
En 1981, la psychologue américaine Christina Maslach a élaboré un questionnaire, afin d’identifier le syndrome d’épuisement professionnel. C’est le Maslach Burnout Inventory (MBI). Prenez un instant et posez-vous quelques questions :
- Est-ce que je me sens émotionnellement vidée à la fin de la journée ?
- Ai-je l’impression d’être à bout après une journée de travail ?
- Est-ce que je me sens fatiguée, lorsque je me lève le matin et que j’ai à affronter une nouvelle journée de travail ?
- Est-ce que je redoute d’aller travailler chaque matin ?
- Est-ce que je néglige ma vie personnelle à cause du travail ?
- Ai-je du mal à « décrocher » même en dehors des heures de bureau ?
- Est-ce que je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à mes collègues ?
- Est-ce que je sens que je m’occupe de certains patients/clients/élèves de façon impersonnelle comme s’ils étaient des objets ?
- Ai-je l’impression que mes efforts ne sont jamais suffisants ?
- Est-ce que travailler en contact direct avec les gens me stresse trop ?
Si vous avez répondu « oui » à plusieurs de ces questions, vous devriez prendre un peu de recul vis-à-vis de votre travail. Votre bien-être professionnel mérite probablement quelques actions en commençant peut-être par établir des limites quant à votre serviabilité. N’hésitez pas à consulter un ou une spécialiste de santé, afin de diagnostiquer votre surmenage, si jamais c’est le cas.
Pour aller plus loin, lisez l’article pour savoir « Prendre du temps pour soi ».
Un petit pas de plus pour éviter l’épuisement professionnel
Après cette lecture, vous devez être plus à même de comprendre le burn-out professionnel. Cette pathologie n’est pas à considérer à la légère, même si elle n’est pas encore reconnue comme une maladie par l’Organisme Mondial de la Santé. Son impact sur la société le rend important à prendre en compte.
L’épuisement professionnel s’accompagne de symptômes qui se renforcent mutuellement et causent un véritable cercle vicieux qu’il est difficile de briser sans aide extérieure. Restez vigilante avec ces indices qui peuvent vous paraître anodins au premier abord, mais qui, associés, provoquent votre burn-out.
Ce trouble ne se développe pas du jour au lendemain, mais il est très insidieux. Il peut résulter d’une charge de travail excessive, d’une absence de reconnaissance, de conflits au bureau, d’un déséquilibre entre vie pro et perso, etc. Surveillez avec attention les signes avant-coureurs :
- fatigue ;
- irritabilité ;
- manque de concentration ;
- stress au travail ;
- etc.
Si vous vous identifiez dans ce que vous venez de lire, vous ne devez pas attendre pour en parler à un.e professionnel.le de santé (médecin traitant, psychologue du travail). Il vous aidera à trouver des solutions.
Rappelez-vous : prendre soin de vous n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Vous n’êtes pas une machine. L’important, c’est de le reconnaître et d’agir avant qu’il ne soit trop tard. N’hésitez pas à venir discuter sur audrey@macohérence.com, admettre que vous n’allez pas bien est déjà un premier pas vers votre mieux-être.