Vous connaissez peut-être quelqu’un de votre entourage qui porte en lui le syndrome du sauveur. Ou peut-être même est-ce vous ? Vous êtes une personne extrêmement serviable. Vous ne pouvez vous empêcher d’aider tout le monde, autant votre meilleure amie qu’un parfait inconnu. Vos intentions sont bonnes, mais cet altruisme masque une blessure plus profonde qui remonte aussi loin que votre enfance. Dans ce nouvel épisode du podcast « Le bonheur me va si bien », vous allez comprendre ce que cache ce comportement, mais également quels en sont les symptômes et les causes. Pour finir, quelques pistes de réflexion vous guideront vers vos premières actions pour en sortir.
Qu’implique le syndrome du sauveur ?
Cette compulsion n’est pas à confondre avec l’altruisme. Quelqu’un d’altruiste rend service de façon totalement désintéressée. Il attend de recevoir un signal explicite ou implicite de l’autre avant d’intervenir.
Concernant le syndrome du sauveur, la subtilité est plus fine et peut parfois passer inaperçue. Votre intention de départ est bienveillante. Votre aspiration à venir en aide est intense, presque viscérale. Très empathique, vous devancez souvent les besoins de vos semblables avant même qu’ils en éprouvent le désir. Vous placez constamment leur bien-être personnel avant le vôtre.
Ce côté serviable est rassurant, mais rapidement vous allez être déçue. Vos attentes de reconnaissance ne sont pas à la hauteur de ce que vous espériez. Elles le sont rarement du reste. Vos émotions sont à fleur de peau. Cette déception vous rend triste comme les pierres et peut aller jusqu’à la dépression. La culpabilisation entre alors en jeu.
Peu importe le type de lien, les rapports avec quelqu’un qui est porteur de ce syndrome sont souvent compliqués, voire toxiques. Elles se retrouvent d’ailleurs dans la dépendance affective décrite dans le triangle de Karpman, avec les rôles de bourreau, de victime et de sauveur. Chacun des 2 protagonistes de la relation occupe, à un moment donné, l’une de ces trois positions dans le regard de l’autre personne.
Quels en sont les symptômes ?
Maintenant, vous vous demandez peut-être si vous souffrez de ce syndrome. Certains signes peuvent être révélateurs. Ainsi, cette affection vous pousse à vouloir aider tout le monde, aussi bien votre cercle familial que quelqu’un que vous ne connaissiez pas encore il y a 5 minutes. Et même si cela empiète sur votre temps, vous en assumez les conséquences. Vous faites toujours passer les besoins d’autrui avant les vôtres.
Voici les premiers indices qui doivent vous mettre la puce à l’oreille :
- une réelle peur d’être abandonnée ;
- la sensation de ne pas être aimée à votre juste valeur (envie de vous d’être une héroïne dans les yeux de l’autre) ;
- l’impression d’être responsable de la vie d’autrui ;
- le besoin de vous sentir indispensable pour exister ;
- etc.
Avec votre famille, vous vous montrez très protectrice, parfois à leurs dépens. Et pour cause, vous avez une peur viscérale d’être abandonnée. À travers cette idée de défendre la terre entière, peut-être cherchez-vous tout simplement à vous sauver vous-même ?
Pour aller plus loin, voici une idée de lecture intéressante : « L’intelligence émotionnelle, un formidable avantage à exploiter »
Quelles en sont les principales causes ?
Le syndrome du sauveur touche aussi bien les hommes que les femmes. Il a très probablement planté ses racines dans votre enfance et créé cette dépendance affective.
Cette aspiration à protéger votre entourage masque également le symptôme que quelque chose ne va pas au fond de vous, qu’une blessure profonde vous entrave. En réalité, le syndrome du sauveur dissimule une ou plusieurs de ces souffrances comme :
- grande soif de gratitude,
- fort manque affectif,
- sentiment d’infériorité,
- immense besoin de reconnaissance,
- manque d’estime de soi,
- désir d’exister à travers autre chose que vous-même,
- etc.
Quelles pistes suivre pour sortir du syndrome du sauveur ?
Secourir autrui c’est bien, mais vous protéger d’abord est primordial. Il est difficile de déterminer par vous-même si vous en souffrez. Voici quelques solutions à explorer pour vous libérer de cette affection.
Rien que le fait de prendre conscience que vous êtes porteuse de ce trouble est déjà un grand pas. Vous pouvez tout d’abord travailler sur vous, en développant votre connaissance et votre confiance en vous-même par de petites actions toutes simples. Par exemple, faîtes des activités que vous aimez et dans lesquelles vous êtes douée. Interrogez-vous aussi sur :
- ce qui déclenche cette attitude ;
- le besoin réel caché derrière l’aide que vous apportez (L’autre doit-il vraiment être sauvé ou est-ce vous ?) ;
- votre ressenti pendant, puis après coup ;
- etc.
Pour aller plus loin, voici une idée de lecture intéressante : « Apprendre à dire non librement : plan d’action en 5 étapes »
Encore un petit pas ?
Ces explications ont très probablement contribué à éclaircir la notion du syndrome du sauveur. Si vous pensez souffrir de ce dysfonctionnement, un professionnel pourra vous assister et poser un diagnostic. Votre douleur est réelle, alors ne l’amoindrissez pas. Prenez les choses en main, et agissez.
La première marche est souvent la plus difficile à gravir, mais après vous vous sentirez plus légère. Si vous en ressentez le besoin ou que vous ne voulez pas effectuer cette démarche seule, demandez de l’aide et du soutien à un proche en qui vous avez confiance. Pensez que cette approche vous servira surtout à vivre des relations plus sereines avec votre entourage. C’est quand même une excellente motivation, n’est-ce pas ?
Apprendre à vous connaître est une pratique personnelle que vous pouvez également faire en toute autonomie et à votre rythme. Créer vos propres affirmations positives par exemple ou apprendre à dire non est une bonne façon de progresser dans cette voie. Cela vous permettra d’atteindre votre bien-être et de développer votre estime de vous-même ainsi que votre confiance.
Rejoindre le cercle des Créactrices vous offre une solution immédiate pour évoluer vers votre bonheur. Grâce à cet accompagnement, vous aurez accès à une plateforme de formation en ligne, des cahiers d’exercices, des ateliers, des coachings individuels et en petits groupes. En faisant cette démarche, votre but ne consiste pas à ne plus protéger les autres, mais à vous sortir de ce cercle infernal de dépendance affective. Alors aidez-vous en passant à l’action.