Vous sentez que la tension monte. Sous peu, la situation va dégénérer, alors vous vous refermez comme une huître. La communication est coupée. La peur du conflit a encore une fois été la plus forte et l’incompréhension s’installe entre vous.
Ce nouvel épisode du podcast « Le bonheur me va si bien » va mettre en lumière un statu quo que tout le monde a expérimenté au moins une fois. Que ce soit au travail, dans votre vie personnelle ou amoureuse, vous avez sûrement déjà vécu un désaccord plus ou moins franc. Vous allez découvrir les raisons qui font que vous évitez les confrontations, mais également les conséquences, pas toujours positives, de cette attitude de fuite.
Enfin, vous apprendrez quelques tips pour vous aider à mieux gérer les affrontements, pour des relations un peu plus sereines. Rassurez-vous, une prise de bec, ne signifie pas pour autant une rupture de communication.
Les raisons de cette fuite
Vous pouvez avoir des raisons très personnelles — ou très enfouies — d’éviter les querelles avec votre entourage. Voici les plus courantes.
Éprouver un sentiment d’infériorité
Votre peur du conflit peut s’expliquer par un manque d’assurance. Lorsque vous vous trouvez face à une personne qui est remontée contre l’une de vos actions ou vos paroles, votre confiance en vous s’écroule d’un coup, et vous pénalise dans vos relations. De nombreuses pensées culpabilisantes tourbillonnent alors dans votre tête : « Quelle erreur ai-je faite ? », « Mes mots étaient trop forts, j’ai dû la vexer. », etc.
Le regard de l’autre vous déstabilise complètement. Vous vous sentez en tort. C’est forcément vous qui vous êtes trompée ou qui avez blessé l’autre. Votre sentiment d’infériorité vous pousse à vous mettre en quatre pour autrui, afin de prouver votre valeur.
Quand un conflit gronde, vous croyez que vous n’avez pas dû en faire assez. Le cercle vicieux est enclenché. Vous vous dites que vous vous trouvez nulle ainsi que diverses tournures totalement désobligeantes et fausses, que vous n’oseriez même pas adresser à un proche.
Ce manque d’estime en vos compétences ou votre empathie vous dessert dans tous les cas. Selon les dispositions de la personne en face de vous, elle va soit s’engouffrer dans la brèche pour vous descendre en flamme, soit arrêter de discuter. Dans les deux cas, la situation n’a aucun impact positif, car elle n’est pas clarifiée.
Avoir peur de ses propres réactions ou de ses émotions
Vous pouvez également esquiver l’affrontement par peur de vos réactions. Sous le coup de la colère, de la frustration ou d’une autre émotion forte, voire violente, vous avez peur de vos actes ou de vos paroles. Rapidement, vos mots risquent de dépasser votre pensée et mettre en péril la situation, et peut-être la relation. Du coup, vous évitez l’opposition.
Dans ces cas-là, vous préférez vous taire et ne pas entrer dans la querelle, sauf que vous n’avez pas exprimé le fond de votre réflexion. Elle vous reste sur l’estomac. La rancune peut même s’installer. De toute façon, avec cette attitude, le contexte est vérolé.
Encore une fois, sans attendre de savoir ce qu’il en est, votre peur du conflit vous pousse vers la solution qui n’est pas forcément la plus favorable pour vous. Et c’est d’autant plus vrai ici, que vous ne vous basez que sur des suppositions non vérifiées.
Pour aller plus loin, lisez l’article : « 9 signes fréquents d’un manque d’estime de soi »
Se sentir déstabilisée
La perspective d’un conflit peut vous faire perdre vos moyens. La connexion avec votre cerveau est alors coupée. Vous ne savez plus ce que vous voulez dire, ni comment l’exprimer. Vous ressentez même des répercussions physiques dues à ce climat inconfortable, comme des tremblements, des rougeurs et j’en passe. C’est typique des personnes timides qui n’osent pas s’affirmer, à ne pas confondre avec celles qui sont introverties.
Encore une fois, votre peur du conflit ne résout pas la situation délicate dans laquelle vous vous trouvez. Et les conséquences ne sont pas super positives. Alors, pourquoi ne pas essayer de surmonter cette sensation afin de rendre les circonstances plus saines ?
Avoir peur de perdre l’autre
Surtout dans vos relations personnelles et amoureuses, vous associez le conflit lui-même à une forme d’échec. Vous pensez qu’affronter cette discussion risque d’entraîner la rupture de votre bonne entente. Du coup, vous fuyez à toute vitesse, hors de question de perdre un être cher pour une stupide querelle.
Pourtant, et surtout dans le couple, les situations qui ne sont pas éclaircies ou qui fonctionnent sur un malentendu ne restent pas viables à long terme. Chacun.e va élaborer des théories pour essayer de comprendre les réactions (les mots) de l’autre. Le doute et la suspicion vont s’installer et votre relation va commencer à dégager une odeur très désagréable. Les conséquences risquent alors d’être désastreuses, tout ça parce que vous n’avez pas communiqué ensemble.
Il existe bien sûr divers motifs d’éviter toute forme de confrontation. Chaque personne raisonne selon ses propres arguments, qui, vus de l’intérieur, peuvent sembler tout à fait logiques et justifiables. Pourtant, il y a fort à parier qu’à plus ou moins long terme, elles mènent droit dans le mur.
Les réactions face à la peur du conflit
Éviter les situations conflictuelles
Une des attitudes les plus courantes face à un risque de confrontation consiste tout simplement à esquiver toute situation éprouvante. Vous fuyez cette discussion avec votre chéri. Vous changez de sujet avec votre amie. Toutes les parades paraissent bonnes pour éviter la prise de bec.
Mais est-ce la meilleure solution ?
Pour aller plus loin, lisez l’article : « Apprendre à dire non librement | Plan d’action en 5 étapes »
Tout accepter ou ne pas donner son avis
Afin d’éviter le conflit, vous êtes prête à tout, même à être d’accord avec des idées qui ne sont pas les vôtres. Ou pire, vous pensez ne pas vous mouiller en éludant la question. Tout, plutôt que de vivre dans cette ambiance désagréable, dont vous avez une peur viscérale. Du coup, l’autre va prendre sa décision tout seul ou en demandant l’avis d’un tiers.
Quoi qu’il en soit, vous ne pourrez plus rien dire après, même si cela va à l’encontre de votre logique ou de vos valeurs. À force d’accepter des choses qui ne sont pas vous, vous risquez un inconfort plus grand. Vous vous placez toute seule dans une situation délicate. Vous n’osez peut–être pas dire non de peur de décevoir ?
Avec cette attitude, soit vous allez droit vers un burn-out, soit vous allez perdre la confiance des autres en vous soumettant à tout et n’importe quoi. Finalement, affronter cette discussion eut peut-être été plus judicieux, que de risquer de subir des conséquences — pas forcément agréables — sur le long terme. Mais, qu’est-ce que vous risquez à exprimer votre divergence d’opinions ?
Évidemment, il existe d’autres comportements, en fonction de votre vécu, de la personne en face de vous, de votre énergie, etc. Vos réactions vous sont propres. Les exemples cités ci-dessus vous montrent juste que chacun.e peut être entraîné dans une situation par réflexe, et c’est OK. Mais il est également possible de travailler dessus. C’est difficile, mais possible.
Les conséquences de la peur du conflit
L’adolescence représente une étape importante pour s’affirmer. Le jeune s’oppose aux personnes qui l’ont guidé jusqu’alors : ses parents. Il exprime, d’une façon plus ou moins habile, son indépendance, sa capacité à prendre sa vie en main. En d’autres termes, il est en passe de devenir un adulte plus ou moins responsable.
Comme vous le voyez, un conflit peut être bénéfique, car il permet à chacun.e d’extérioriser le fond de sa pensée, sa différence d’opinions. Par contre, ne vous sentez pas obligée de passer par des disputes pour communiquer. Vous le comprenez maintenant, fuir cette situation délicate ne va pas amener la paix dans votre vie. Vous pouvez le constater dans tous les affrontements qui se déroulent sur notre planète. Couper la communication pousse les opposants vers la guerre.
Ce contexte n’est pas sain pour vous. À toujours vous restreindre par peur d’empirer les choses, progressivement, cela va jouer sur votre moral, mais aussi sur votre forme physique. Vous allez ruminer. Mais, vous ne pouvez pas plaire à tout le monde et vous ne pouvez pas vivre sans exprimer un minimum vos opinions et vos envies personnelles. Vous devez juste changer votre façon de gérer une discussion houleuse.
Pour aller plus loin, lisez l’article : « Vivre en harmonie avec ses émotions : les blocages »
Un petit pas de plus
L’évitement ne représente pas la meilleure solution à votre peur du conflit. Les conséquences, pour vous comme pour vos relations, n’en sont que plus impactées. Vous avez de très bonnes raisons de ne pas être à l’aise dans cette situation. Vous avez également mis en place un système de défense élaboré pour vous soustraire à toute confrontation, qu’elle soit professionnelle ou personnelle.
Pourtant, savoir gérer un conflit est un atout non négligeable pour une existence pacifiée. Voici quelques tips pour vous aider à affronter ce moment difficile à vivre.
- N’essayez pas de discuter si vous êtes en colère : prenez un instant pour respirer et vous détacher un peu de cette ambiance sous tension.
- Restez positive : la personne en face de vous n’est pas là pour vous plomber intentionnellement, ni vous persécuter (normalement). Elle a ses raisons, qui ne sont pas les vôtres, de réagir comme elle le fait.
- Appliquez une Communication Non-Violente (CNV) pour échanger ensemble.
- Intéressez vous à l’autre et à ses besoins grâce au Design Humain.
- Établissez un tour de parole pour éviter de vous échauffer mutuellement.
- Demandez de l’aide : un tiers peut vous guider vers la conciliation. Si la situation perdure, surtout au cœur de votre famille, n’hésitez pas à avoir recours à un.e professionnel.le ou à intégrer un groupe pour vous soutenir et surmonter cette situation éprouvante.
Ces conseils pourront vous permettre de dépasser votre peur du conflit et de respecter vos besoins et vos envies. Prenez du recul, puis venez discuter en commentaire de tout qu’a soulevé cette réflexion.
En attendant le prochain épisode, n’oubliez pas de cultiver votre bien-être.